Voyager n’est pas sans impact. Certes cela nous change profondément mais notre comportement peut aussi avoir un impact sur la nature ou encore les populations locales. C’est pourquoi il est important de voyager en conscience. C’est là que le tourisme solidaire fait son entrée. Mais qu’est ce que c’est le tourisme solidaire ? Je t’explique tout dans cet article !
Qu’est-ce que le tourisme solidaire ?
Très bonne question car tu pourrais être tenté de me dire « ouais bah ça reste du tourisme ». Tout d’abord, le tourisme solidaire qui a fait son apparition au début des années 2000, vient se placer en opposition au tourisme de masse. En gros si tu es en quête d’échanges interculturels et que tu veux voyager en respectant autrui et la planète, le tourisme solidaire est fait pour toi. C’est une forme de tourisme responsable et durable. L’objectif premier est donc d’avoir le moins d’impact possible sur la nature et de respecter la culture des pays que tu visites. Tu ne débarques pas avec tes gros souliers d’occidentaux en imposant tes us et coutumes quoi !
Le principe est de favoriser les échanges éthiques avec les locaux pour que l’argent aille directement aux populations locales. Pas aux grosses compagnies. Le tourisme solidaire peut aussi avoir un but social c’est à dire financer des projets de développement social ou apporter son aide bénévolement : construction d’habitats, achats de fournitures scolaires, cours d’anglais, …
Ce que m’apporte personnellement le tourisme solidaire
Si je devais résumer en 3 points ce serait :
- de l’ouverture d’esprit
- de la tolérance
- et me contenter des choses simples
En effet en vivant chez l’habitant j’ai dû mettre de côté mon petit confort et mes habitudes (je parle de mon expérience en Asie hein). Me laver avec un seau d’eau le plus souvent, pas de papier toilette (tu dois te balader avec, effet camping garanti), pas de chauffage, poussière partout, et la vie en communauté !
J’ai appris le respect de la culture. Surtout en tant que femme. Me couvrir les épaules et les genoux est devenu un réflexe systématique dès que je sors dans la rue. Je porte même un « voile » dans certains villages où les femmes sont toutes couvertes. Bref, j’observe les locaux et je fais pareil.
Par contre il y a certains aspects que je ne peux me résoudre à adopter : me moucher sans mouchoirs en pleine rue, me passer de papier toilette (oui je sais, je fais une fixette), jeter mes déchets par terre dans la rue. Oui, c’est principalement au niveau hygiénique que j’ai quelques blocages !!! Ah oui et négocier les prix. Ça je ne m’y ferai jamais.
Les habitudes à adopter pour voyager de manière responsable
- fréquenter les commerces locaux plutôt que les grandes chaînes
- s’habiller de façon respectueuse
- adapter son comportement, ne pas imposer ses mœurs si elles sont différentes
- privilégier les guides locaux, les agences locales plutôt que venir de France avec un tour opérateur
- aller au contact des locaux pour échanger
- participer à des projets à caractère social
- faire du bénévolat
- éviter de rester dans les zones touristiques où tout est fait pour l’occidental (en plus c’est cher)
- dormir chez l’habitant ou dans des hôtels gérés par des locaux plutôt que dans des clubs de vacances
L’avantage principal pour les locaux
Parmi les locaux que j’ai rencontrés, environ 80% n’a jamais eu l’occasion de voyager en dehors de son pays et ne pourra certainement jamais le faire. C’est donc une certaine façon de leur amener le voyage ! Cela leur permet de rencontrer des personnes du monde entier et d’en apprendre plus sur les autres cultures. Bref c’est bénéfique pour tout le monde.
Lors de mon séjour à Goa, alors que je travaillais sur mon ordinateur, une des cuisinières m’a demandé si j’avais des photos. Je lui ai alors montré des photos de mes voyages en Europe, de ma famille, de mes amis. Et c’est là que je me suis rendue compte de nos différences ! Pour moi en Asie tout est nouveau, c’était pareil pour elle concernant ma vie en France. Fous rires garantis.
Une forme de tourisme durable : l’écotourisme
Très clairement une forme de voyage que je vais privilégier pour mes voyages futurs. « L’écotourisme est un voyage responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés ». Ça c’est la définition donnée par la Société Internationale de l’Écotourisme. Et elle me parle complètement !
Par exemple, je préfère mille fois aller me balader en forêt plutôt que de refaire un safari. Même s’il n’y a pas d’éléphants. Et même si il faut bien le reconnaître, j’ai apprécié ce moment. Je ne considère pas cet épisode comme une erreur mais comme une leçon. J’ai vu le côté dévastateur de ce genre d’activités et je ne veux plus y participer.
À Hampi j’ai décidé d’aller explorer les environs à la recherche d’une cascade. Bon en fait c’était juste une rivière. Mais passer ces quelques heures loin de tout avec un guide local pour nous montrer les bons petits coins fut une bénédiction.
Le point sur ma semaine de volontariat au Népal
Je t’ai déjà parlé du workaway et de mon volontariat à Goa en Inde. Je ne vais pas revenir dessus, je vais plutôt te parler de ma semaine chez une famille népalaise. J’ai donc choisi de passer du temps à la Sunrise Farm dans un quartier tranquille de Kathmandu.
Cela fait maintenant 5 ans que Saroj et sa famille accueillent des volontaires au sein de cette exploitation modeste qui subvient aux besoins de la famille. Les intérêts sont nombreux pour les voyageurs : les volontaires aident aux différents travaux autour du jardin, construisent un abri pour les animaux, participent à la vie en communauté et apprennent à cultiver de manière écologique et responsable (vive la permaculture). Donc en échange d’une ou deux heures par jour de travail, le voyageur a le gîte, le couvert et la chance de découvrir la culture népalaise.
Par exemple, Saroj nous a emmenés un dimanche après-midi sur les hauteurs de Kathmandu, rencontrer ses amis autour d’un verre. Moment de convivialité, nous avons goûté des spécialités locales (nourriture et boisson) et échangé longuement autour de nos différentes cultures (népalaise, française, australienne et anglaise). Personnellement c’est vraiment des discussions que j’adore ! Nous avons tous des modes de vie différents, et c’est toujours très drôle de les comparer.
Les bénéfices sont aussi nombreux pour la famille d’accueil ! En plus d’une aide non négligeable, les volontaires versent une cotisation de 5 dollars par jour (cela arrive parfois pour certains volontariats) ce qui permet de faire vivre la famille ! 5 dollars c’est environ 4 euros. Pour manger et dormir, on est d’accord que ce n’est pas cher payé !
L’importance du voyage solidaire au Népal
Rappelle toi, en avril 2015 la terre a tremblé au Népal. Pendant des jours des milliers d’habitants ont dû dormir dans des tentes de peur que les bâtiments s’effondrent sous la violence des répliques. Saroj et sa famille en faisaient partie. Heureusement pour eux la maison a juste été fissurée, mais ils ont perdu l’étable et une partie du jardin.
Dans Kathmandu, la reconstruction poursuit sa route et il est vital pour les habitants que les visiteurs continuent de venir visiter le Népal et fassent vivre l’économie. Il est aussi important de participer à la reconstruction. Pas 36 solutions, le plus simple est de visiter les monuments. Par exemple à Durbar Square la quasi totalité des temples se sont effondrés. C’est pourquoi il est demandé aux visiteurs de payer 1000 roupies l’entrée (environ 8 euros) pour aider à la reconstruction.
Les dérives du tourisme solidaire
Parce que oui évidemment, il y a des dérives. En écrivant cet article j’ai appris l’existence d’un « slum tour » à Bombai. Soit voir la pauvreté de plus près dans le quartier Dharavi (connu pour être le plus grand bidonville d’Asie) où a été tourné Slumdog Millionaire. Ce quartier génère 665 millions de revenus annuels. Mais ce ne sont pas les habitants qui en profitent. Tout comme pour ce tour. D’après mes recherches, c’est seulement 80 centimes qui sont reversés aux habitants. Sur un tour coûtant entre 11 et 60 euros si on choisit de le faire avec un guide. Le calcul est vite fait, la population locale est une fois de plus exploitée.
Et toi, comment préfères-tu voyager ?
Plutôt initiatives solidaires ou club med ?
Je suis curieuse, dis moi tout sur ta façon de voyager en commentaire !