6 mois se sont écoulés depuis mon dernier article. WAOUH ! Depuis j’ai visité la Thaïlande et Singapour, suivi une formation en massage thaï et découvert la boxe thaï, je suis rentrée en France, puis repartie en Espagne et au Portugal. J’ai fait escale sur l’île de Jersey et je m’apprête à passer les 5 prochains mois en France avant de nouvelles aventures …
Bref, il s’en est passé des choses. Mais surtout je n’arrivais plus à trouver du temps pour écrire. Ou à me l’accorder en tout cas. Cependant je me suis rendue compte que j’avais encore des choses à raconter. Alors avec cet article je reviens à l’essentiel. Ce pour quoi j’avais décidé de voyager et ce pour quoi un jour je repartirai : la découverte de gens et de paysages fabuleux, loin de tout ce que je pouvais connaître.
Le Gujarat : mais qu’est ce que c’est ?
Commençons par le commencement. J’ai décidé de pousser ma route jusqu’à cet état de l’ouest indien, à la frontière du Pakistan, car je voulais absolument voir le Rann of Kutch : le deuxième plus grand désert de sel au monde ! Soit un détour de plus de 1000 kilomètres. Cela paraît énorme dit comme ça, mais considérant le territoire indien c’est tout à fait acceptable.
Revenons au Gujarat. En général les voyageurs passent du Rajasthan à Bombay (ou inversement) sans prendre la peine de s’aventurer dans cette contrée désertique. Ou bien poussent jusqu’à Ahmedabad, mais ça s’arrête là. Et c’est bien dommage ! Même les Indiens négligeaient cette partie de leur pays lors de leurs vacances. Mais depuis quelques années la tendance s’est inversée. Car le Gujarat a beaucoup à offrir !
Et je vais te le prouver en 3 points.
1. Le Sanitation Action Lab
J’ai commencé ma découverte du Gujarat par Ahmedabad, la capitale dont j’ai beaucoup aimé l’ambiance. Je suis arrivée directement de Goa après 27 heures de bus et un changement de décor radical. Le Gujarat se distingue du reste de l’Inde par son climat bien plus rude et sec. Ici il ne pleut qu’en juin !
Si tu viens à Ahmedabad il y a une chose à ne pas rater : le centre Sanitation Action Lab. Je suis entrée dans cet endroit tout à fait par hasard, je cherchais en fait le musée sur Gandhi. Le centre Sanitation se trouve donc juste à côté et a pour objectif de sensibiliser les femmes aux questions d’hygiène publique. J’ai eu le droit à une visite gratuite et un échange avec la classe présente ce jour-là.
L’intérêt d’aller visiter ce centre ? Déjà pour voir « le jardin des toilettes », unique au monde je pense. Mais aussi pour apprendre qu’on peut utiliser les déjections humaines pour produire du gaz. Oui dit comme ça, c’est pas du tout glamour. Mais dans un pays qui dépasse le milliard d’habitants, tu comprends bien que c’est une question capitale.
Le plus ? Le sourire de ces femmes. Je crois bien que je n’oublierai jamais. Car c’est un peu rare de voir les indiens sourire, il faut bien le reconnaître. Alors de voir tous ces visages tournés vers moi, le sourire aux lèvres, c’était tellement génial !
Que faire d’autre à Ahmedabad ?
Tout d’abord point pratique. Pour dormir je te recommande le Dormitory in and out qui se trouve … dans un centre commercial !! Le dortoir est en fait séparé en deux grandes pièces, une pour les hommes et une pour les femmes, comportant chacune des dizaines et des dizaines de lits superposés. Le top du top : Des casiers pour mettre ses affaires en sécurité, des rideaux pour un peu d’intimité et surtout de la propreté !
Pour se ressourcer : pars faire une promenade le long de l’eau. J’ai eu la surprise en arrivant sur une terrasse bordant le Flower Park de découvrir de dizaines de volatiles. Et non ce n’était pas des pigeons comme on a l’habitude d’en croiser, mais des aigles ! Plutôt surprenant de les voir tous tranquillement posés dans l’herbe … L’endroit est propre et moderne ; dans une ville aussi bruyante et vivante c’est appréciable.
Ah oui ! C’est aussi à Ahmedabad que se trouve l’ashram de Gandhi. Aujourd’hui c’est un musée dédié à Gandhi et à la non-violence. Intéressant et gratuit, il se trouve juste à côté du centre Sanitation.
2. Le Grand Rann de Kutch
Je te l’ai vendu un peu plus haut, mais il est temps que je t’en parle un peu plus en détails. Alors qu’est-ce que le Rann of Kutch ? Tout simplement le deuxième plus grand désert de sel au monde (oui je l’ai déjà dit mais on ne le dit jamais assez).
À quelques kilomètres du Pakistan, ce désert s’étend à perte de vue. Juste, imagine ! Des kilomètres et des kilomètres de sel blanc à l’horizon en plein milieu du désert (de sable cette fois). Moi en tout cas, je trouve que ça envoie du rêve.
J’avoue tout, je pensais être seule au monde dans ce désert. Mais là, surprise ! Des centaines de touristes. Mais pas tellement de touristes occidentaux, beaucoup de touristes indiens qui venaient découvrir ce désert longtemps oublié. Je me suis renseignée un peu sur la question et en effet il y a encore quelques dizaines d’années, ce désert n’était pas du tout un lieu fréquenté par les touristes. Mais les occidentaux ayant créé la demande, les Indiens ont pu redécouvrir cette partie du pays.
CONSEIL : marche pieds nus et prévois de quoi te laver les pieds. Car oui le sel, ça attaque les chaussures … et il faut savoir que ce n’est pas « sec ». Je me suis retrouvée plusieurs fois coincée jusqu’à mi-mollets. Alors j’ai préféré enlever mes chaussures et profiter de cette impression de marcher sur de la neige sans avoir les pieds complètement gelés.
LE PLUS : s’y rendre pour le coucher du sol et si possible un soir de pleine lune. Apparemment le sel change complètement de couleur. Et pourquoi pas y aller pendant son festival de musique ?
Bhuj et ses teintureries
C’était mon point de chute pour me rendre au désert de sel. Je ne pensais pas y faire grand chose et pourtant … je suis partie avec un étudiant / guide rencontré dans mon hôtel : Sadam. Nous avons parcouru la ville à moto, dégustant des spécialités, buvant des chaï tea et surtout visitant à peu près toutes les teintureries de la ville.
Ici pas de grosses fabriques, d’extérieur ce sont juste des maisons tout ce qu’il y a de plus banales. L’occasion d’en apprendre plus sur les différentes façons de teindre les tissus.
Mais j’ai surtout été choquée par les conditions de travail bien loin de nos 35 heures. Ici les hommes travaillent 10 heures par jour, 6 jours sur 7 à une cadence incroyable. Même si je savais très bien que ce genre de conditions de travail existaient, rencontrer ses hommes m’a tout simplement émue. Mince, mais quelle chance on a ! Et surtout quelle chance j’ai de pouvoir tout simplement choisir de voyager, de travailler, de me détendre quand bon me semble …
Alors, on y va ?
OUI, et les yeux grands ouverts ! Pour son artisanat, ses étendues désertiques, ses habitants souriants, ses aigles, son jardin de toilettes, sa cuisine, sa musique …. oui le Gujarat en vaut définitivement la peine.